M de Noir, le plaisir très noir
Par Carla Henoud | mardi, septembre 25, 2012
Elle ne semble pas particulièrement gourmande, sûrement pas grosse, et pourtant, Maya Maalouf Kanaan trempe dans le chocolat sans modération. Son métier – et son bonheur : fabriquer des délices à base de cette matière pure. 100 {ac98ede1eba1845125a48f21ffb964c3c247dda8965b47e0c9e31fe2aeeaee98} chocolat 100 {ac98ede1eba1845125a48f21ffb964c3c247dda8965b47e0c9e31fe2aeeaee98} noir.
«C’est important de suivre son rêve », dit-elle en préambule. Maya Maalouf Kanaan a abandonné ses diplômes, MBA en marketing, poste d’enseignante à la LAU, valeurs sûres de la vie pendant 11 ans, pour se plonger dans… le chocolat. Le plongeon semble réussi ; elle vient de se faire remarquer par le Salon du chocolat à Paris qui l’a invitée, « jeune espoir ». Ils ne sont que trois privilégiés chaque année à participer à ces quatre jours d’ivresse chocolatée, du 31 octobre au 4 novembre, avec, dans ses bagages… 100 kg de chocolat ! « Je suis heureuse, dit-elle, de représenter le Liban dans le plus important événement international sur le chocolat. » Heureuse aussi d’avoir eu la chance d’être repérée par le grand Pierre Hermé, maître chocolatier et pâtissier qui, confie-t-elle, a particulièrement apprécié ses pâtes de fruits et ses confiseries chocolatées.
Exit donc les hommos et autres taboulés et place au chocolat artisanal haut de gamme fabriqué par des Libanais. « Je voudrais profiter de cet événement pour promouvoir notre pays, exposer à travers mon travail notre savoir-faire dans de nouveaux domaines. »
En attendant de concrétiser son rêve ultime, « avoir ma petite boutique de chocolat dans le sud de la France », Maya travaille des heures entières dans son atelier de Bayada, concoctant de nouvelles saveurs chocolatées, inspirée par ses passages dans les prestigieuses écoles du Ritz Escoffier à Paris et de Valrhona à Tain l’Hermitage, un petit village près de Lyon. « Dès l’âge de 15 ans, je m’amusais à préparer des desserts lors d’invitations à la maison. » Son père préférant la voir s’engager dans une voie plus « sérieuse », elle passe quelques années dans le marketing puis, trois petits tours, s’en va. En 2011, elle s’amuse et s’entraîne en préparant des chocolats de son inspiration, les réunit dans une série de boîtes à déguster qu’elle envoie aux amis et éventuels clients. La recette prend sous le label « M de noir », M pour Maya et noir pour son 100 {ac98ede1eba1845125a48f21ffb964c3c247dda8965b47e0c9e31fe2aeeaee98} Valrohna noir, produit qu’elle utilise exclusivement dans la fabrication de ses chocolats.
En décembre de cette même année, elle ouvre enfin son atelier. Dans cet espace propre et coquet, entièrement ouvert, où le parfum du chocolat se dégage naturellement des contenants, Maya invite ses clients à venir la voir à la tâche. Plus encore, et pour mieux partager sa passion, elle a créé des ateliers de travail pour enfants. « J’essaie de leur éveiller leurs sens et de les initier à cet ingrédient qu’ils connaissent peu ou mal, avant de les convertir complètement au goût ! »
Le mois prochain s’annonce donc chargé pour Maya Maalouf Kanaan. Avant de s’embarquer pour le Salon du chocolat à Paris, elle tiendra, dans son espace M de Noir, un atelier de travail pour chefs professionnels, le premier en son genre au Liban, organisé par Valrhona.